Le développement économique, le mur climatique et le facteur humain. Partie 3 : le monde vivant
"Allez prendre vos leçons dans la nature, car c'est là que se trouve notre avenir"
- Léonard de Vinci
Le modèle capitaliste mondialisé actuel nous conduit dans une impasse en termes environnementaux (E), sociaux (S) et de gouvernance (G). C'est cette conviction profonde que nous avons développée dans les deux premières parties de cette lettre. Il n'est pas réaliste de compter sur les différents gouvernements pour travailler ensemble à changer cette dynamique. La tâche est trop ardue, car elle exige non seulement une résistance au lobbying, mais aussi un consensus entre de nombreux États aux intérêts contradictoires. Une telle approche impliquerait également de remettre en question les habitudes de tous ceux qui acceptent le modèle tel qu'il est actuellement, car il leur procure un confort qui les dispense de remettre en question leurs propres opinions. D'autre part, espérer simplement que la technologie vienne à notre secours nous permet de rester dans l'état d'esprit confortable de "ne changeons rien, ils trouveront bien quelque chose". C'est un pari tentant mais dangereux car il nous conduit à mettre notre liberté de côté en attendant que le miracle de la technologie vienne nous sauver. Nous avons conclu notre précédente lettre en disant que la seule façon possible d'orienter notre système économique vers un modèle plus durable était d'adopter une approche qui consiste à dépasser la division du savoir, à repenser notre relation au monde vivant et à remettre l'humain au centre de l'équation économique. L'effort est considérable mais nécessaire, car il ne suffira pas de modifier légèrement notre système économique pour éviter l'impasse dans laquelle notre modèle actuel nous conduit. En clair, lorsque nous parlons d'adopter un modèle plus durable, nous parlons sérieusement d'éviter l'effondrement de notre civilisation, car nous sommes à un moment charnière de l'histoire de l'humanité. Le modèle économique qui nous est présenté comme la seule voie vers la prospérité et le bonheur nous fait défaut au point de menacer la survie de l'humanité.