Décarbonisation, dette et échéance : La dette privée et l'objectif zéro net
À la suite de la dernière conférence des Nations unies sur le changement climatique en 2022, les gouvernements et les entreprises du monde entier ont réagi à l'appel urgent à accélérer le rythme de l'action climatique. En particulier, les gouvernements et les entreprises ont pris de nouveaux engagements pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES), et de nombreuses grandes entreprises ont publiquement déclaré leur intention de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2050. Selon nous, la décarbonisation de notre économie est donc devenue un impératif mondial.
Pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C avec un dépassement nul ou limité, nous devons collectivement réduire les émissions de GES de 43 % d'ici à 2030, de 69 % d'ici à 2040 et de 84 % d'ici à 2050, par rapport au niveau de référence de 2019. Les émissions nettes de CO2 au niveau mondial doivent être atteintes au début des années 2050. Par conséquent, nous devons insister sur le fait que nous nous trouvons dans une décennie charnière pour prendre des mesures suffisantes afin d'avoir une chance d'atteindre cet objectif commun. Malheureusement, la course vers le zéro net aux niveaux mondial, national, sectoriel et local donne lieu à des progrès incrémentaux, et des estimations récentes suggèrent que nous sommes tous loin d'atteindre les objectifs de l'Accord de Paris. Selon le Baromètre Argus-BCG 2023 de la transition climatique du marché intermédiaire, seules 11 % des entreprises du marché intermédiaire déclarent avoir "fortement investi" pour réduire leurs émissions de GES sur la base d'une stratégie climatique détaillée construite au préalable (composée d'un bilan carbone détaillé et d'une feuille de route de décarbonisation).
Nous pensons qu'il n'y a aucun moyen d'atteindre l'objectif de zéro net sans une action forte et coordonnée sur la réduction des émissions des entreprises dans le monde entier. Le succès d'une stratégie de décarbonisation dépend fortement des parties prenantes externes, car les émissions de type 3 d'une entreprise sont liées aux émissions de type 1 et 2 d'une autre. Nous pensons que le secteur financier, qui est conjointement responsable des émissions de gaz à effet de serre et des impacts écologiques de ces activités, peut déclencher et coordonner une action mondiale afin de garantir que les capitaux sont alloués de manière à contribuer à la réalisation de ces objectifs.
Le présent document étudie donc les arguments en faveur du déploiement d'investissements sur le marché privé, en particulier de capitaux d'emprunt privés, pour soutenir la contribution vitale des entreprises à la réalisation de réductions significatives et opportunes des émissions de gaz à effet de serre à grande échelle.